Alfred Boucher (1850-1934) dans son atelier. |
Sculpteur, auteur du Monument aux morts de La Tour du Pin.
Dès sa construction à la fin de la première guerre mondiale, le Monument aux morts de la place du Champ de mars a été sévèrement critiqué : «académique, pompier, bourgeois, etc.» Pourtant il est l’œuvre d’un génie méconnu, Alfred Boucher.
Ce sculpteur, ancien élève des Beaux-Arts de Paris, lauréat de nombreux concours, obtint le Prix de Rome, et fut lauréat de nombreux concours pour ses œuvres exposées aux plus grands salons à Paris, dont l’Exposition Universelle.
Il réalisa de nombreux bustes des célébrités du monde de la politique, des arts, lettres et sciences, avec une prédilection pour les médecins (Laennec, Maupassant, le roi de Grèce Georges 1er ou le président Casimir Perier, etc.) Entre 1876 et 1883, Alfred Boucher fut le premier maître de Camille Claudel, et c’est lui qui la recommanda à Rodin.
Humaniste et philanthrope, il créa à Paris en 1902 le célèbre atelier "La Ruche" pour aider les jeunes artistes démunis. C’est là que naquit l’École de Montparnasse qui subsiste encore aujourd’hui. Ainsi Léger, Zadkine, Soutine, Chagall ont travaillé dans l’un de ces 140 ateliers au loyer très bas. Et bien d’autres…
Monument aux morts de La Tour du Pin |
A la fin de sa vie, après la guerre de 1914-1918, Alfred Boucher innove en utilisant un nouveau matériau en sculpture : le ciment de fer. Il réalise alors dans cette technique les monuments aux morts de la grande guerre de Nogent-sur-Seine (1920) et d’Aix-les-Bains (1922). C’est Antonin Dubost, alors Président du Sénat et maire de la Tour du Pin pendant 40 ans, qui commande à son ami personnel, Alfred Boucher, la réalisation du Monument aux Morts de la première Guerre Mondiale.
Les trois statues sont réalisées sur un squelette en ciment armé, et modelées avec le pouce, sur le ciment frais. C'est ce qui lui donne un aspect assez étrange. Le poilu du sommet semble s’être assoupi, adossé dans une tranchée de la Somme.
Les trois statues sont réalisées sur un squelette en ciment armé, et modelées avec le pouce, sur le ciment frais. C'est ce qui lui donne un aspect assez étrange. Le poilu du sommet semble s’être assoupi, adossé dans une tranchée de la Somme.
Sculpteur officiel à la mode, avec les succès et les honneurs de la III° République mais, comme bon nombre d’artistes de son temps, il fut ensuite oublié en raison de son « conformisme » ! Aujourd’hui sa côte est en hausse… à l’étranger.
Sources images : www.utl-paysdeguer.fr / E.Ferrier photos.
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