lundi 20 janvier 2014

1225 : "Empoye", le seigneur de la Tour, pieux, puissant et charitable !


À la suite de l’enquête faite par un officier delphinal en janvier 1416, il ressort de la tradition orale des anciens, que le Seigneur de la Tour - et ses deux sœurs - portent le nom de "ly empoeys... puissants, très pieux, fort charitables."

Ce sont eux qui auraient donné le marais de Bourbre à la communauté des habitants, fondé l’église paroissiale de St-Clair, laissé le don du pain dit précisément le don "dous empoeys. "

Rare illustration d’Albert III (1202-1259), seigneur de la Tour du Pin, de Revermont et de Coligny en Bresse, Baron de la Tour. C’est le grand père d’Humbert II le dernier Baron de la Tour.

Les deux sœurs ont fondé un hôpital et un hospice destiné aux nobles, fait construire une chapelle dédie à Marie Madeleine dans la maladerie de la Tour ainsi que l’église de St Clair, sur le plateau à l’époque près du château féodal. 

D’après les dates, ces "empoeys" pourraient être le baron Albert III de la Tour, époux de Béatrix de Coligny (1225), et une sœur appelée Alix. Et aussi la souche d’Albert III, et de Humbert, qui accéda à la dignité Delphinale en 1282, premier de la race de la Tour. Auparavant - comme l’indique un document de 1250 - le maître des lieux est désigné par «li dis Albers sire de LA TOR et Albers sos fils.. ; chastel de la TOR ... del Segnor de la TOR.»

Un "empoye", c’est quoi ?

Le terme "empoye", noté phonétiquement à partir d’un témoignage populaire au XVe siècle, a été nécessairement déformé. 
Nous pensons qu’il s’agit d’une déformation du mot emp(l,)oyer, dérivé d’un sens figuré du latin "implicare", c’est à dire “confier à quelqu‘un un pays ou une charge.” Le mot employé sera d’ailleurs réservé ultérieurement aux activités rémunérées par l’Etat aujourd’hui les fonctionnaires.

Mais si l’on recherche l’étymologie dans un dérivé de "in-potere", où le préfixe in conserve le sens positif de "dans, en" associé à "potere = pouvoir" qui donne en ancien français "poeir" ou "pooir" c’est à dire "mis en pouvoir de..." On peut le comparer à l’anglais "empower" : mandater, confier un pouvoir. La fonction existe d’ailleurs dans le monde celtique, et est attestée par Jules César ("ambactus" : serviteur, vassal)

Cette hypothèse est d’ailleurs corroborée par l’évolution de l’organisation politique régionale et locale.

D’après Marius Riollet

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