jeudi 23 janvier 2014

1349 : Humbert II de la Tour du Pin ruiné, il vend le Dauphiné


Humbert II mène grand train et vit dans l’opulence. Mais vient le moment où ses besoins d’argent sont de plus en plus pressants, il doit de l’argent à tout le monde, même au pape d’Avignon ! 

La province n’est pas riche et les Dauphinois ne payent pas facilement l’impôt. Humbert II essaye bien de poursuivre Juifs, Lombards et Toscans qu’il accuse d’usure et mets à l’amende. Le pape l’excommunie pour dettes et lève sa sentence en échange du Vissan (nord du département du Vaucluse). Sans héritier, moyennant que le roi Philippe VI le sorte de gros embarras financiers vis-à-vis du pape, il est contraint d'accepter la vente du Dauphiné à la France. Il impose toutefois que le Dauphiné devienne l’apanage de l’héritier de la couronne de France, c’est-à-dire le fief du fils aîné du roi, qui désormais portera le titre de Dauphin de France.

Abdication d'Humbert II en 1349, par A. Debelle (1847)

Le 29 mars 1349, il signe le traité de Romans avec la France. Puis le 16 juillet, il aliène ses droits viagers en faveur de Charles, aîné des petits-fils de Philippe VI, qui fut donc le premier à porter le titre de "Dauphin" avant de devenir roi, sous le nom de Charles V. C'est la fin de la 3e dynastie de la Tour du Pin...
Les grandes armes du Dauphin de France

Dans son testament politique, Humbert II garantit aux Dauphinois le maintien de leurs privilèges : il les exempte de toute "taille" et impôts extraordinaires, il abolit les droits de péage et de gabelle avec interdiction d’en créer d’autres. Les habitants du Dauphiné défendront ces privilèges avec acharnement et chaque Dauphin devra jurer, à son avènement de les maintenir inviolables !

Le "Statuta Delphinatus"

Imprimé à Grenoble vers 1508, le "Statuta Delphinatus" est une collection d'ordonnances relatives au Dauphiné et à sa position vis à vis du royaume de France. On y trouve les libertés et franchises accordées aux dauphinois, ainsi que les conditions de l'intégration du Dauphiné à la France en 1349.

À cette époque, le bourg de la Tour du Pin présente un aspect militaire en verrouillant les deux vallées. Le château (place du cimetière actuelle) comporte 12 tours et il fait face à la Savoie en perpétuel conflit avec le Dauphiné. Considérée comme ville frontalière, elle comporte une garnison qui est entretenu par le « cens » impôt payé par 47 turripinois. La bonne organisation militaire est un des faits marquants de la fin du principat d’Humbert II. Cela est d’autant plus étonnant qu’il n’avait pas l’ardeur guerrière...


Qui était Humbert II de la Tour du Pin ? (voir ici l'article)

1 commentaire:

  1. bonjour
    auriez vous l'image du tableau de debelle en HD s'il vous plait ? j'aimerais zoomer et l'animer en video

    merci

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