vendredi 24 janvier 2014

1447 : Le roi Louis anoblit deux familles turripinoises !

Charles XII présidant un lit de justice

En 1447, Charles VII, lassé des intrigues de son fils, exile Louis dans le Dauphiné qui est en fait l’apanage de l’héritier du trône de France depuis le transfert de la province par Humbert II de La Tour du Pin.

Cavalier infatigable, féru de chasse, le futur Louis XI visita maintes fois notre région. Il logea, au moins à deux reprises connues en notre mandement, chez Henri Borin (ou Baurin), pour une visite officielle en 1447 et 1448. Issu d’une lignée de notaires et commissaire des reconnaissances delphinales dans la châtellenie de la Tour du Pin, celui-ci se voit confier en échange un privilège de noblesse!

Scène de chasse

Cette visite ne s’est pas effectuée à "La Maison des Dauphins" qui n’est pas encore construite. La famille Borin n’obtint qu’ultérieurement du roi le fief engagiste de Tournin. Ce château était alors propriété du noble Pierre de Virieu, cité alors comme châtelain de la Tour du Pin, fils de Pierre de Virieu, propriétaire également de Cuirieu. Borin en était-il locataire ?

De même, comme bien des bourgeois enrichis par leurs fonctions, la famille Boissat (ou Boissac) obtient les mêmes privilèges du Prince qui a des besoins d’argent. Ainsi on voit naître une branche anoblie dans leur famille à la même époque. D’ailleurs en 1470, Louis XI déclarera nobles tous les possesseurs de fiefs, moyennant finances bien entendu!

Louis XI anoblissant

La chasse est interdite dans le mandement de la Tour du Pin. En 1449, Louis tint les Etats du Dauphiné à Bourgoin pendant un mois et demi. Les délégués demandaient, entre autres, le droit pour tous de chasser les loups, ours, renards qui causaient de grands dommages. Louis accorda une dérogation pour "les bêtes fauves", mais non les autres bêtes. Il permettait que chacun puisse avoir et tenir une arbalète et en jouer sans en être inquiété, mais que ce soit licitement. Il reprit ce droit en 1452 et dit en réponse à une remontrance des 3 États réunis à Romans : "La chasse est un privilège des nobles auquel il n’entend apporter aucune restriction - du reste elle fournirait au peuple plus de dommage que de profit."

Portrait de Louis XI

Notre Dauphin Louis, devenu le roi Louis XI renouvelle l’interdiction de chasser sur tout le domaine royal, principalement dans le mandement de la Tour du Pin. Etait-ce pour préserver son propre intérêt de chasseur et ménager ceux qui lui offraient les meilleurs chiens à qui, dit-on, il offrait des titres de noblesse en échange ? Il semblait à tous plus attaché à sa meute qu’aux hommes et alla jusqu’à leur consacrer une clause dans son testament! La réglementation de la chasse avait un autre prétexte, c’est que cette activité empêchait les laboureurs et manants de se consacrer aux tâches serviles.

La chronique rapporte qu’un jour où Louis chassait seul l’ours dans les bois de Vallin, il faillit être blessé par la bête si un manant ne lui avait porté secours. Ne connaissant pas le prince, il lui offrit gîte et couvert : c’était du gibier de braconnage. Le roi de France voulut éviter le gibet à son sauveur... et pour cela, il n’y avait qu’une solution : l’anoblir pour lui donner le droit de chasse!


Un valet pratique l’éviscération d’un sanglier. Un autre assainit les tripes dans un feu autour duquel se regroupent quelques chasseurs. Deux valets préparent un mélange de sang et de pain pour confectionner la soupe de tripes destinée à la meute.

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