mercredi 12 mars 2014

Le château fort de la Tour du Pin


Ce dessin fait par Sahut, pour André Denier montre le château, vu du Ronfet. Siège de la Baronnie de la Tour du Pin, il était situé à l’emplacement actuel du cimetière, juste derrière le tertre de la Madone. Le calvaire a été remplacé en 1858 par la madone. L’église romane a été détruite en 1875 pour accueillir la nouvelle église.

Construit vers le XIIème siècle, il se compose alors d’un imposant donjon abritant une salle de garde où, d’après un inventaire de 1472 on trouve : 2 couleuvrines de bronze sur leurs affûts, 4 canons, 8 lances, 2 grands boucliers et 1000 flèches à pointes en fer. Au premier étage la chambre à coucher et une salle d’armes contient armes et épieux de chasse, flèches et arbalètes et 10 escabeaux pour les assauts de murailles. Dans la prison du sous-sol on compte une paire de fer pour « ferrer » les malfaiteurs et deux pierres entaillées « pour donner la torture. »

À côté, un bâtiment comportant cuisine, cellier, chambre et chapelle. Entouré d’une enceinte surmontée de créneaux et défendue au sud par deux grandes tours, au nord 2 petites tours et un pont-levis. Il semble que le puits qui se trouve dans le jardin à coté du nouveau cimetière, soit celui du château.

En 1347, l’enceinte est en mauvais état. Une double haie d’aubépine renforce la défense et les turripinois sont mis à contribution pour fournir deux sentinelles, 

Le comte Verd attaque La Tour du Pin en 1354. Le château est en partie brûlé. Quelques années plus tard, en 1366, de grands travaux de réfection sont réalisés, notamment la couverture des tours.

En 1460, le château est en bon ordre. Le dauphin de France Louis II, futur Louis XI rend visite au châtelain.

Un peu plus d'un siècle plus tard, le château vit ses heures les plus sombres. Du 15 au 18 mai 1591, le comte Olivary, vice-roi de Sicile, à la tête des Napolitains, arrivant par Pont-de-Beauvoisin, met le feu au château de la Tour du Pin. Il est alors défendu par Gabriel de la Poype Saint-Jullin. Emporté par le mouvement, il saccage les halles et l’hôpital qui avait déjà été mis à mal un an auparavant.

Une partie des pierres servira à la construction du couvent des Récollets et une autre partie permettra l’édification du château du Pin en 1673. À noter qu’une des marches de l’escalier en colimaçon, se trouve au château de Châbons, juste au-dessous de la Madone.

Aujourd'hui, il ne reste plus trace du château fort. Des fouilles ont été organisées en 1970, sur son emplacement, par l'association de "Renaissance historique." Elles ont permis de mettre à jour plusieurs vestiges.  Ces découvertes sont consignés dans un fascicule où l'on découvre l'histoire de ce château oublié... "Le site du château de La Tour du Pin" d'Alain Bruillot est disponible à la vente (cliquer ici pour en savoir plus).

Arlette Perrin, turripinoise d’origine a réalisé une excellente étude sur le château fort de la Tour du Pin. Elle est consultable à bibliothèque de la Maison du Patrimoine.

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