lundi 17 mars 2014

Mais où est passée la voie romaine ?


En septembre 2007, les historiens locaux ont été sidérés d’assister à des fouilles à l’emplacement des marais asséchés, cela pour localiser le passage de l’ancienne voie romaine!


Panneau que l’association à fait poser route de St Jean à la Tour du Pin, pour marquer le passage de la voie Romaine.

Pourtant on sait bien que les romains imposent aux "praefecti fabrorum et viatores", ingénieurs de voirie romains, les principes suivants : passer le plus droit possible, éviter les zones inondables et marais, longer le bas des collines exposées au soleil, et au besoin les rogner pour aller au plus droit. Ces exigences nommées en latin "rumpere viam" ou la "rupta via" donnera le nom moderne de route.

De tradition locale, la voie romaine vient du Passeron pour aller tout droit par le boulevard Victor Hugo jusqu’à la montée vers Saint Jean de Soudain où serait situé la borne milliaire qui donne la distance de 28 lieues de Vienne. La "strata veter" passait au-dessus de l’actuelle route nationale juste au bas de la colline. Son tracé a été effacé par des remblayages de terre remontée en wagonnets lors de la construction de la nationale et le nettoyage de la Bourbre.


Vue du chemin du Buyat. À droite, le ruisseau où ont été emportées les pierres funéraires et au fond, sur le talus, le passage de la voie romaine.

Les voisins des lieux se souviennent que, lors des inondations de 1990, le ruisseau de Buyat avait emporté des petites constructions funéraires du début de notre ère. On voyait dans son lit des plaques et des pierres les soutenant. Dans le champ voisin, une grande dalle avait été localisée.

Borne de St Clair de la Tour.

La voie romaine de Milan à Vienne passait par la Tour du Pin, Cessieu… La borne visible à Saint-Clair de la Tour en témoigne d’ailleurs. Tout au long, des tours plantées sur des altitudes avaient servi de postes de guet, et surtout pour la transmission de messageries extrêmement rapides. Il ne fallait que huit minutes pour envoyer un message à 180km par les différentes "statio" romaines. 
L’antique dispositif de transmissions a encore fonctionné en Dauphiné, lors des fréquentes incursions des savoyards. Sur des éminences, on avait remplacé les tours en bois par des guettes en pierre. On y allumait de grands feux, à deux lieues de distance les unes des autres (8 km).
A la Tour du Pin, le tertre de la Madone était sans doute surmonté, à l’époque Romaine, d’une tour de transmission en bois, origine de la motte castrale.

De nombreuses recherches ont été faites il y a une cinquantaine d’années par le docteur André Denier, et très récemment Michel Lauth de l’association La Tour Prend Garde. Un bulletin complet a été publié sur ce sujet (ouvrage disponible à la vente : ici).

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