Avocat de profession, Henri-Antoine (dit Antonin) Dubost fut Sénateur de l’Isère pendant 24 ans et Maire de la Tour du Pin durant 43 ans !
Le 4 septembre 1870, il est nommé secrétaire général de la Préfecture de Police, puis préfet de l’Orne en 1871. Conseiller d’État en service ordinaire, il devint Directeur du cabinet du Ministre de la Justice en 1878. Élu président du Conseil général de l’Isère, il fut aussi rapporteur du budget (1892-1893), éphémère Ministre de la Justice 1893-1894. Mais une des étapes importantes de sa carrière politique fut sa présidence du Sénat durant 15 ans dès 1906.
Avec une si longue vie publique, nous aurions de nombreuses anecdotes à raconter ! Notamment en pleine guerre. Le 17 octobre 1870, il se trouve dans un magnifique ballon dans lequel il a embarqué dans les bois de Ravelin entre Lonny et Ham près d’un poste de Gardes nationaux à quelques centaines de mètres des lignes allemandes. Fausse manœuvre, les cordes échappent aux gardes et les aéronautes jettent du lest en lançant une masse de proclamations en allemand. Le Ballon s’écrase en plein bois, du coté français et Dubost part pour Rocroi afin de gagner la Belgique.
Arrivée à la Gare de la Tour du Pin, le 16 avril 1906,
pour la fête organisée en son honneur.
Son programme politique : il l’expose nettement dans son ouvrage sur la politique dantoniste. "Repousser l’invasion étrangère, briser les dernières résistances rétrogrades et constituer un gouvernement républicain… dans l’unique but de permettre au pays de poursuivre son libre développement intellectuel, moral et pratique entravé depuis si longtemps par la coalition rétrograde… conquérir notre indépendance nationale et pour rompre les fils de la conspiration royaliste… établir entre tous les républicains un accord étroit sans lequel la fondation de la république était impossible. » Ce programme, il en a poursuivi l’application jusqu’à son dernier jour.
Laïque, républicain et franc-maçon, Antonin Dubost affirmait son indépendance du pouvoir temporel de l’Église. Il vota pour la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Même si elle ne comporte pas de référence explicite à la laïcité, elle sera le pilier de la laïcité à la Française. Esprit positiviste, il oeuvra dans l’esprit maçonnique. Une tombe du cimetière de la Tour du Pin, en porte les insignes apparents au fronton, ce qui est curieux pour une sépulture d’époque dans lieu catholique.
Les anciens Turripinois racontent qu’après son décès, en 1921, sa fille alla tous les jours lire le journal sur la tombe de son père, après avoir au préalable frappé trois coups avec sa canne, en référence avec son appartenance a la Franc Maçonnerie !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire