lundi 3 février 2014

1833 : Les turripinois soutiennent les Canuts


À la Tour du Pin comme à Lyon, la situation de l’industrie est déplorable. Bon nombre de fabricants profitent des difficultés des temps et spéculent sur les ouvriers qui n’arrivent pas à se nourrir malgré 18 heures de travail par jour. 

La première révolte sanglante des canuts lyonnais tourne à l’avantage des ouvriers. Ils en retiennent que seule la réforme radicale des lois et un changement de forme gouvernementale est la solution à tous leurs maux.

L’association pour la défense du territoire trouve partout un écho, notamment dans l’arrondissement de la Tour du Pin soutenue par plusieurs maires. Sans succès, le Sous-préfet Pagès leur ordonne de se rétracter. M. Berger, maire de Montcarra, et M. Armanet, maire de Sainte Blandine, sont destitués, les autres réprimandés. La presse départementale se déchaîne et le Sous-préfet offensé par un article du maire de Montcarra le provoque en duel. Les témoins arrangent l’affaire et la rencontre n’a pas lieu! Lorsque Picot-Labeaume, maire de la Tour du Pin, provoque à son tour le Sous-préfet, celui-ci décline mettant en avant sa qualité de fonctionnaire public dont il venait de se souvenir juste à temps!


Des jeunes gens sont dénoncés pour avoir chanté des couplets injurieux au Roi. Des sections de la Ligue des Droits de l’Homme sont organisées et armées dans le canton de la Tour du Pin. La propagande républicaine est active et tout est en place pour une nouvelle insurrection qui éclate à Lyon en avril 1833. Les turripinois sont prêts, des groupes stationnent sur la grande place parlant à voix basse ou défendant les arguments avec force et chaleur. Les nouvelles de Lyon sont exagérées ou contradictoires, les communications avec Lyon sont coupées et le service des voitures et des courriers interrompus.

Ne recevant aucun ordre et ne sachant pas qui remporterait la victoire, le Sous-préfet s’enferme dans son cabinet et attend. Les turripinois affichent leur sympathie pour les canuts lyonnais, le tocsin sonne à Roche et Toirin. Le 10 avril 1833, le commandant du bataillon des gardes nationaux de Dolomieu enlève secrètement de la Sous-Préfecture de la poudre et des balles et se dirige vers Lyon. Mais l’insurrection touche à sa fin et cette fois la Monarchie l’emporte rouvrant l’ère des persécutions pour les Républicains...


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